Objectif Mordor

AVENTURE

5/3/2024

Montagne du Destin
Montagne du Destin

Ouiiiiii nous sommes de retour sur l’île du Nord d’Aotearoa !

L’île du Sud était très belle, mais trop froide à mon goût. (Je dis ça, mais j’ai cru que j’allais perdre mes doigts durant une rando quelques jours après avoir pris le ferry).

Nous avons quitté Nelson un mardi après-midi, pour dormir proche du port car notre ferry partait à 6:30 du matin. Mais, alors que nous étions à mi-chemin, je reçois un e-mail pour nous dire que notre trajet est annulé pour défaut technique. Ah. Je lis aussi que c’est notre trajet à 18:30 qui est annulé.
Beh oui, ici, c’est 6:30am le matin, et 6:30pm l’après-midi. Pas de système 24h.
Du coup, heureusement que j’ai reçu cet e-mail, ou nous nous serions pointé·e·s à 5h du mat pour rien.

Juliette devait se joindre à nous pour la traversée, mais elle est de toute façon coincée du côté de Farewell Split (tu sais, là où j’ai fait marché quatre heures durant dans le sable la dernière fois). Elle en aurait pour environ quatre heures de route, mais le van dans lequel elle voyage a un gros problème de radiateur et refuse de bouger.
Re-ah ! Nous aussi, on a un petit problème de radiateur qu’on pensait ignorer quelque temps et simplement rajouter du liquide de refroidissement…
Bon, bah, vu qu’on n’a rien de mieux à faire et du temps à revendre, allons au garage.
Nous nous faisons alors rediriger vers un atelier spécialisé tout près du port, qui se démène pour nous magouiller la pièce qu’il nous faut sans avoir à changer le radiateur en entier, nous assurant de sacrées économies ! Bénèf !

Nous attendons donc patiemment dans une bibliothèque que les réparations se terminent, et recevons finalement un message nous prévenant qu’un nouveau départ est prévu à 20:30. Parfait !
Par contre, Juliette est toujours à perpette. Elle se refuse à abandonner son camarade (qui a vraiment carrément la poisse et réagit toujours très mal, s’attirant donc encore plus de poisse, logique) et nous rejoindre en stop. Donc on prie pour un miracle la faisant arriver à temps.

Pourquoi je raconte tout cela, alors que cela n’a rien à voir avec l’exploration de cette Terre magique, ni avec quelque réflexion ésotérique ? J’y viens.

En bref, la remorqueuse est arrivée et le van a été réparé en temps record, leur permettant de prendre la route tout juste quatre heures avant le départ du ferry.
Il y eut encore quelques rebondissements nous faisant craindre pour Juju, mais elle arriva tout pile à temps.

L’intérêt de toute cette histoire :
Si le ferry n’avait pas été annulé puis décalé de deux heures, Juliette l’aurait loupé, Dani et moi aurions débarqué aux aurores pour finalement y attendre tout le jour durant et n’aurions probablement pas fait marche arrière pour réparer notre radiateur, donc nous aurions loupé cette occasion à petit prix (tout est plus cher sur l’île du Nord), et aurions potentiellement cramé notre moteur quelques jours plus tard.
Ce que nous en avons tiré aussi, c’est que contrairement au camarade de voyage de Juju, qui passait son temps à s’énerver et à se débattre pour que tout se passe absolument comme il l’avait prévu, entraînant des réactions peu productives de la part de ses interlocuteur·rice·s et gaspillant son énergie ; en restant parfaitement calmes et en laissant les choses suivre leur cours naturellement, Dani et moi nous sommes délesté·e·s de toute forme de stress, et tout s’est finalement arrangé de manière organique.

Voilà, et tout ça, c’était avant même d’avoir commencé cette nouvelle aventure hihi.
Je disais donc : l’île du Nord !

Retour à Wellington quatre mois plus tard, et aussitôt direction Rivendell, que nous avions loupé la dernière fois que nous étions dans le coin.
Rivendell (ou Fondcombe en français, ce que je viens de découvrir) est une vallée de résidence elfique où se réunit la Communauté de l’Anneau avant d’entreprendre leur quête.
Sauf qu’entre le lieu de tournage et ce que l’on voit avec les effets spéciaux des films, il y a un monde. Vraiment, c’était du genre : “Vous voyez cet arbre ? Il apparaît dans telle scène” avec photo à l’appui. Sauf que sur la photo, il y a une immense cascade derrière un palais enchanteur. Dans la vraie vie, il y a bah… un arbre. Devant d’autres arbres.

Mais pas de regret, Dani était tout ému et la balade était chouette. Puis, j’ai pu apprendre que je fais presque la même taille que Gandalf et que les Hobbits m’arrivent à peine à la taille, donc ça valait le détour.

Durant les jours suivants, nous remontâmes jusqu’au centre de l’île afin d’explorer la région volcanique de Taupo.

Sur la route, nous bravâmes la pluie pour aller voir la piscine naturelle dans laquelle Gollum nage tranquillement avant de se faire capturer par les soldats de Faramir. Très jolie.

La ville thermale est construite sur les rives du lac du même nom qui est le plus grand du pays, et l’activité géothermique y est impressionnante.
Durant plusieurs jours, nous avons donc pu nous prélasser dans les eaux chaudes naturelles aux multiples vertus, ainsi qu’explorer des sites aux cheminées de vapeurs sifflantes et légèrement odorantes.

Les chutes d’eau Huka Falls, même si pas bien hautes, sont également impressionnantes, avec leurs 200 000 litres d’eau par seconde pouvant potentiellement remplir cinq piscines olympiques en une minute.
Le terme huka signifie d’ailleurs “écume“ et “sucre“ en maori. Ce qui semble approprié pour décrire la couleur glacée de ces eaux extrêmement pures et à la forte concentration en oxygène (d’où la couleur).

Après Taupo, notre plus gros challenge durant ce voyage nous attendait toujours : Tongariro.

Tongariro, c’est une réserve naturelle protégée depuis la colonisation (un des premiers sites protégés au monde, d’ailleurs), car les piscines naturelles qui s’y trouvent, ainsi que ses sommets sont tapu, sacrés pour les maoris. D’ailleurs, à l’époque du débarquement européen, le chef maori responsable de la région avait directement cédé cette terre à la couronne anglaise, en échange de la promesse qu’elle serait protégée. Une décision probablement plus sage que lutter et risquer de perdre cette terre sacrée aux mains des colons.

Réveil à 5h du matin et rencontres avec des opossums qui restent tranquillement plantés au milieu de la route, pour être dans la première navette en direction du départ de la randonnée.
Le conducteur nous donne quelques recommandations pour passer un bon moment, en sécurité, tout en respectant les lieux, puis nous bénit.

Et c’est parti pour l’exploration du Mordor (qui n’est absolument pas aussi chaud que dans les films) alors que les premières lueurs du jour apparaissent doucement.
Je savais que cela serait difficile, j’ai beau faire du sport, la grimpe, c’est bof mon truc. La montée se déroule finalement mieux que prévu, avec des marches pour faciliter l’ascension. Je me rappelle alors celle du Piton de la Fournaise, que j’avais trouvée pire avec son sol volcanique et instable.
Mais, MAIS, alors que nous nous approchons du sommet, le vent s’intensifie ++ et est absolument glacé. Il décuple les efforts à fournir (déjà assez conséquents) et me fait perdre toute sensation dans les doigts (pourtant gantés). Je me mets à regretter d’avoir entrepris cette traversée alpine et à vraiment souhaiter être à n’importe quel autre endroit que là. Vraiment, j’étais mal.
Puis vient le sommet, face à la Montagne du Destin. Le vent retombe, et le Soleil nous réchauffe. J’ai survécu.
Et la vue d’en haut en vaut vraiiiiiment la peine. Nous nous retrouvons entre LE point de repère phare pour toute personne passionnée du Seigneur des Anneaux, et de splendides piscines naturelles sacrées qui reflètent un Soleil des plus doux. Magique.

Bon, c’est aussi l’une des randonnées les plus célèbres du pays, il y a donc aussi beaucoup de monde, mais c’est le genre de vision qu’on n’oublie jamais.
Puis une loooongue descente, même si plutôt facile, que l’on fait en un temps record.
Nous avions décidé de prendre la première navette, car il s’agissait d’un parcours de six à huit heures et nous avions peur de trop traîner ; mais en cinq heures et demi, nous avions déjà regagné le parking et parcouru les 20km qui constituent la traversée.
Pas peu fier·e·s !

Fondcombe
Fondcombe

Un repos bien mérité dans une ville fantôme réhabilitée en camping et complètement coupée du monde. Puis, c’est avec des courbatures next level que nous regagnâmes notre prochain House-sitting à New Plymouth.

S’ensuivirent deux semaines au pied du Mont Taranaki et au côté de Molly, la labrador, que je raconterai sous peu.

✧ Pour le moment, je te remercie de ta lecture. 

Taupo
Taupo
Traversée alpine de Tongariro
Traversée alpine de Tongariro

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M.Ananda soin énergétique
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