Le Bleu Lumière - Moorea

ADVENTURE

10/16/2024

Bleu lumière
Bleu lumière

Après une dizaine de jours à méditer au centre Vipassana, puis une semaine à m’en remettre à Auckland, j’ai sauté dans un avion en direction de Tahiti.

Cela faisait alors neuf mois que j’explorais la Nouvelle Zélande aux côtés de Dani, et l’hiver commençait à se faire long. Qui plus est, j’avais eu vent de la possibilité de nager avec des baleines à bosse en Polynésie, un de mes rêves de longue date. Or, il s’est avéré que le cousin Joël que j’ai vu deux fois dans ma vie y a vécu et qu’il y a un pote qui organise des sorties baleines. Ce dernier a un besoin d’un·e pilote pour conduire ses client·e·s de leurs hôtels au bateau (et, de temps en temps, se joindre à elleux) ; parfait !

Bien que j’atterrisse à Tahiti, je ne fais qu’y dormir et prends le ferry pour Moorea le lendemain matin. En faisant du stop jusqu’à la pension de famille où j’ai réservé un lit en dortoir, je découvre l’infinie gentillesse des polynésien•ne•s, tout en douceur et en bienveillance. On se sent directement en sécurité, tout semble plus simple, plus fluide.

Je fais d’ailleurs part de mon intention de garder des maisons ou de donner un coup de main dans des auberges en échange d’un lit, et on me répète que je devrais trouver, à condition de faire preuve de patience et de laisser faire la vie. Ayons confiance en l’Univers donc, je valide.

À la pension, je rencontre trois filles avec qui de loooongues conversations découlent, et avec chacune je partage des éléments uniques, que ce soit en terme de spiritualité ou d’identité de genre. Entre elles et Do, ma nouvelle collègue et amie, j’ai l’opportunité de mettre à profit tout ce pourquoi M.Ananda a été créé, tout en m’entourant suffisamment pour ne pas trop déprimer d’avoir laissé Dani au pays des kiwis.

Après deux semaines, je reçois enfin un message pour garder une maison à l’autre bout de l’île. Je me retrouve donc à m’occuper de Kaïla pendant trois semaines.
Je cohabite aussi avec une colonie de cafards, une autre de fourmilles, et une sacrée famille de margouillats qui mangent les insectes, mais recouvrent mes affaires de leurs mini-crottes. Bon, je me retrouve aussi sous surveillance caméra et en appels vidéo quasi quotidiens avec une propriétaire très à cheval sur le contrôle, mais la petite chienne est mimi, et je réside gratuitement au pied d’une montagne recouverte de jungle sauvage qui m’ancre et m’apaise.

Le problème, c’est que depuis l’incident prison à Porto Rico, bah j’ai interdiction de fouler le sol américain. Or toutes les destinations qui m’intéressent impliquent une escale aux États-Unis.

Je décide donc de poster une annonce en mode “bateau-stop“ à laquelle me répond une australienne. Elle me propose d’abord de voyager avec elle en Polynésie en décembre. Je lui explique alors que je suis en gardiennage à Moorea jusqu’au 25 septembre et cherche donc une option à partir de cette date.
« Ah mais c’est dingue ! On vient d’avoir une demande de livraison de dernière minute au départ de Moorea le 25, à destination de Fidji ! Tu peux peut-être te joindre à nous pour nous filer un coup de main ? »

Bah go. Je te passe tous les préparatifs sur Tahiti avant le vrai départ, ainsi qu’une petite session d’histoires façon Plus Belle La Vie que j’ai observées sans participer.
Nous avons finalement embarqué pour douze jours en mer (techniquement treize, mais comme on a traversé la ligne du temps, on a littéralement sauté le dimanche 6 octobre dans son intégralité), le capitaine britano-australien, l’australienne et moi.
Les quatre premiers jours, je pouvais difficilement baisser les yeux sans risquer de me sentir mal, c’était donc longues gardes sur le pont à scruter l’horizon et dodo.
Puis, le cinquième jour, j’ai décidé que je contrôlais mon corps, que l’Océan était mon pote de longue date et que la houle de cinq mètres n’aurait donc aucune incidence sur moi.
J’ai cuisiné pendant une heure et nettoyé toute la cuisine (en faisant des pauses régulières en extérieur pour ne pas dégobiller, quand même), et j’ai fini vraiment pas au max. Après une longue sieste, j’ai complètement récupéré et n’ai ensuite plus été malade de tout le trajet ! Les derniers jours, je pouvais même lire mon livre tranquillement, puis observer les étoiles toute la nuit durant. D’ailleurs, je n’avais jamais vu autant d’étoiles filantes de ma vie !

Autant s’enfermer en mer pendant douze jours avec des inconnu·e·s avec qui on n’a pas grand chose en commun, c’est challengeant, autant se retrouver de garde sous le ciel étoilé, après un coucher de Soleil sur le Pacifique et de l’eau au bleu intense (8000 mètres de profondeur en moyenne), ça a vraiment son côté magique.

Encore une aventure hors du commun donc. Pas la plus reposante, mais certainement insolite et intéressante !

Et puis, arrivée à Fidji, que je m’apprête à partir explorer. Pas de plan précis ici ; j’attends le retour du gouvernement australien concernant un potentiel visa, mais rien de sûr. L’Australie ne m’attire pas plus que ça, mais je rêve d’acheter MA maison face à l’Océan où je pourrai créer en toute liberté. Et en Australie, les salaires sont élevés. Et puis, il y a l’air d’y avoir une communauté queer assez sympa à Sidney, où se trouve justement Manon, une copine de fac. Une option à explorer, donc !

Sur ce, je vais aller voir un spectacle de cirque aérien fidjien.
✧ Je te remercie infiniment de ta présence durant cette nouvelle aventure et je te laisse sur une petite série de couchers de Soleil façon Pacifique Sud 

Et, pendant tout ce temps, je conduis des touristes qui vont voir les baleines. Jusqu’au merveilleux jour où Do m’annonce m’avoir gardé une place sur un bateau !

Les conditions météo sont idéales, j’ai manifesté et imaginé ce jour depuis des années, je suis au max.

À peine le bateau sorti du lagon, nous sommes escorté·e·s par quelques dauphins. Puis, rapidement, les premiers souffles surgissent, puis une, puis deux caudales ! Je pleure déjà comme une madeleine.
Vite, nous enfilons palmes, masques et tubas, et c’est parti pour 200 mètres de nage dans les vagues (le bateau n’a pas le droit de trop s’approcher des cétacés).
Et là, ce ne sont pas deux baleines qui nous accueillent, mais bien huit ! Je chiale encore plus dans mon masque, tout en riant.

Elles arrivent de partout, elles plongent, remontent, elles ondulent et se tournent autour. C’est une réelle danse, un spectacle rare et exceptionnel qui s’offre à nous. La guide n’en revient pas, elle n’a jamais vu ça. Après un retour au bateau, nous faisons une deuxième mise à l’eau, et cette fois-ci une baleine s’approche d’elle-même de notre groupe (je suis, évidemment, tout à l’avant) et passe à moins de trois mètres de ma collègue et moi. Je n’ai pas de mot. C’était un moment hors du temps.

Depuis des mois, je disais à Dani que j’allais “danser avec des baleines”, confondant constamment “nager” et “danser” (va savoir pourquoi) en espagnol. Et c’est littéralement ce qu’il s’est passé ce jour-là. Un tel rassemblement est quelque-chose d’absolument hors du commun et, alors que je me laissais flotter en ondulant mes bras, mâles et femelles se positionnaient à la verticale et se mettaient à tournoyer.
Cette danse enchanteresse restera pour toujours l’un des moments les plus magiques de mon existence.

Durant les cinq semaines que j’ai vécu à Moorea, j’ai eu la chance de refaire deux sorties, qui étaient plus “normales“. Bien que moins spectaculaires que ce premier moment “cadeau“, j’ai fait deux autres sorties au cours desquelles j’ai eu la chance d’observer une maman qui apprenait à nager et à respirer à son tout tout jeune baleineau, ainsi que d’entendre un mâle chantant qui se cachait dans les profondeurs en attendant d’attirer une partenaire.

Les baleines sont des êtres magiques, des divinités hors du temps à protéger. Infinie gratitude pour ces moments extraordinaires que j’ai pu passer avec elles.

Bon, à part les baleines, Moorea, c’est aussi le paradis des poissons multicolores, des raies en tout genre, des tortues, et des requins inoffensifs (en tout cas, tant que tu restes côté lagon). Un aperçu ici.

Le plan était de m’initier à la plongée là-bas, mais tout ne s’est pas passé comme prévu, et j’ai donc profité différemment de l’île, avant de décider de la quitter.

Mais, définitivement, je me dois de retourner en Polynésie. Bien que Do m’ait partagé un aperçu de la culture polynésienne et fait découvrir des recoins enchantés de cette île tout droit sortie d’un film Disney (Vaiana veut dire “Eau“), je me languis encore d’apprendre à tatouer à la façon traditionnelle, d’explorer atoles et récifs coralliens, et d’appendre à danser à la tahitienne. Mais je sais maintenant ouvrir une coco, en extraire l’eau, puis le lait, et la raper façon tradi. Presque digne de Koh Lanta ma foi !

(D’ailleurs, en parlant de Koh Lanta, les tahitien·ne·s se marrent à n’en plus finir en regardant ces occidentaux faire n’importe quoi sur une île qui regorge de ressources qu’ils·elles ne parviennent pas à identifier).

Et puis, vraiment, les polynésien·ne·s sont d’une douceur et d’un calme incomparables. Ils·elles vivent en harmonie avec leur environnement, vivent au paradis et en ont conscience, et se laissent donc porter par la vie et ce qu’elle a à offrir en toute quiétude. Ce qui fait le plus grand des biens.

Mais, je sens que je dois m’en aller. Je reviendrai, c’est okay.

Danse de baleines
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