Highway to Heaven

AVENTURE

6/4/2024

Abondance
Abondance

Aujourd’hui, face à la cascade du parc de Whangarei, j’ai réalisé qu’on peut en apprendre beaucoup sur les gens en observant leurs comportements face à de tels spectacles naturels.
Il y a les occupé·e·s, qui arrivent, font une photo, et repartent. Les tranquilles, qui prennent le temps de se poser et d’observer le paysage, voire de méditer. Il y a aussi les sensibles, qui s’émeuvent et s’émerveillent. Et puis les moins sensibles, qui sont surtout venu·e·s histoire de prendre l’air.
Rien qu’avec cela, on peut tracer un certain nombre de profils.
Où je vais avec cette réflexion ? Nulle part. Vraiment. Juste, j’y ai pensé alors que je regardais l’eau chuter il y a quelques heures, et comme je rédige cet article maintenant, j’avais envie de te le partager.
De rien, ça m’a fait plaisir.

En parlant de chutes d’eau, le voyage de New Plymouth à Whangarei en était rempli. D’ailleurs, je n’en ai jamais autant vu en si peu de temps que depuis que je suis en Nouvelle Zélande.

New Plymouth, c’était tranquille. Nous avons simplement passé un peu plus de deux semaines dans une grande maison aux côtés de Molly, à lire pour Dani, et à faire du yoga et me former en SEO pour ma part.

Nous sommes aussi parti·e·s en expédition pour voir le Mont Taranaki ; non pas pour le gravir, mais bien pour l’admirer depuis une montagne voisine.

D’après la légende, Taranaki serait le petit frère des autres volcans que nous avions vus durant notre traversée alpine de la dernière fois. D’ailleurs, au départ, il vivait à leur côté, bien tranquille, au centre de l’île.
Mais le truc, c’est que son grand frère, Tongariro, n’était pas du genre prêteur. Or, un beau jour, il aperçut le “petit“ Taranaki qui faisait du gringue à la colline que lui-même convoitait. Fou de jalousie, Tonga piqua une colère telle, que la terre se mit à trembler dans tous les sens, propulsant Taranaki jusqu’à la côte, et l’isolant par la même occasion.
J’aime à penser que la belle vue qu’il a à présent sur la mer Tasman adoucit son sentiment de solitude.

Les eaux qui reflètent désormais cette incomparablement symétrique montagne procureraient des visions mystiques aux initié·e·s, et sont donc sacrées pour le peuple maori.
Tout cela a rendu cette randonnée de trois heures à grimper des marches à la fois éprouvante, et profondément magique.

Ce fut l’évènement majeur de notre séjour. Nous prîmes ensuite la route pour une semaine de road trip en attendant notre prochain gardiennage.

Le premier arrêt fut probablement le plus enchanteur, me rappelant As Catedrais, une plage magique que j’avais explorée dans le nord de l’Espagne.
Il s’agit des Trois Sœurs et de l’Éléphant (c’est le nom de la plage, à cause de la forme des rochers), qui n’est accessible qu’à marée basse.
Le sable noir y est en réalité parsemé de paillettes bleues que seul l’œil nu peut distinguer, et d’innombrables grottes et cavités se sont creusées dans la roche au fil du temps. On peut même voir des lignes bien distinctes sur les parois, indiquant probablement les différents niveaux de marée.
Nous avons donc marché un moment afin de réellement nous sentir seul·e·s au monde, et avons visité les différents recoins mystiques de ce lieu plein de poésie. J’avais envie de pleurer et crier et sauter dans tous les sens. D’ailleurs, j’ai sûrement fait un peu de chaque, avant d’aller me recharger contre les parois fraîches.

Dani a ensuite (enfin !) pu assister à son tout premier coucher de Soleil sur la mer, et nous avons dormi là.

Les jours suivants furent un enchainement de cascades, littéralement. Petite préférence pour les Omaru Falls, qui ne sont visibles qu’après une demi-heure de marche en forêt, depuis un point de vue tout de même assez éloigné.


Pourquoi est-ce que ça m’a autant plu de devoir rester à distance ?
Parce que, dépourvu de présence humaine, ce paradis immaculé était l’image même d’une vallée enchantée où résideraient ondines, dryades et autres nymphes en toute quiétude (d’ailleurs, c’était certainement le cas).

Mont Taranaki
Mont Taranaki

Nous avons également fait halte dans un monastère bouddhiste afin de méditer un moment et, en parlant de là, m’est brièvement venue la pensée que je me verrais bien faire une retraite silencieuse. C’est une chose que je n’aurais jamais envisagée comme possible il y a encore peu de cela, mais l’idée me parlait désormais davantage.

Après quelques jours et de longues heures de route, nous avons finalement atteint Northland, la région la plus au nord (et donc la plus chaude) du pays.
La toute première impression : il y a des douches gratuites et chaudes à peu près partout. Et ça, quand tu voyages en van, c’est la vie. Donc, déjà là, ça promet d’être mon coin préféré du périple.

Nous n’avons pas énormément de temps et aimerions voir le plus de choses possible avant de nous rendre à notre lieu de house-sitting, qui est un peu isolé, et que l’hiver approche. Nous remontons donc tout en haut, jusqu’à Cape Reinga, où la mer Tasman se jette dans l’océan Pacifique. Encore un lieu magique, porteur de nombreuses histoires, et qui insuffle un vent de liberté.

Non loin de là, Dani se prend pour un explorateur du désert sur la cousine néo-zélandaise de la dune du Pilat (j’avoue avoir eu la flemme de l’accompagner, j’ai déjà assez souffert pour escalader la version française un lendemain de nouvel an). Puis nous visitons une plage de 145 km (qu’on n’a, bien entendu, pas parcourue en entier), avant de découvrir Coca-Cola Lake.

Honnêtement, c’était la petite surprise innattendue du voyage, ce lac. Parce que, vraiment, on dirait qu’il est rempli de Coca (sans les bulles, quand même) ! On peut s’y baigner sans problème, les algues et minéraux responsables de sa couleur sont en réalité bons pour la peau, et l’expérience est assez cocasse.

Cascade Nouvelle-Zélande
Cascade Nouvelle-Zélande
Lever de pleine lune
Lever de pleine lune
Plage des trois sœurs et de l'éléphant
Plage des trois sœurs et de l'éléphant
Coucher de Soleil Nouvelle Zélande
Coucher de Soleil Nouvelle Zélande

Et puis, un jour que je discutais par message avec Juliette, celle-ci me dit qu’elle risquait de se retrouver seule le jour de son anniversaire, car tout le monde travaillait.
J’ai alors eu un petit instinct me disant “En vrai, c’est tellement rare que vous soyez dans le même pays, va lui faire la surprise, ça fera une aventure sympa“.

J’ai donc laissé Marley aux soins de Dani pendant quelques jours, et j’ai traversé l’île du Nord en stop pour aller la rejoindre.
J’angoissais un tout petit peu avant de partir, comme ça faisait des années que je n’avais pas fait de stop, mais j’en avais en vie, et je sentais que c’était une bonne idée. Et puis, en van j’en aurais eu pour une blinde, et en bus pour 12 heures au lieu de 5.

Le premier signe que j’avais pris la bonne décision fut quand la première personne à s’être arrêtée me parla d’elle-même des centres Vipassana, ces lieux présents aux quatre coins du monde et où s’effectuent des retraites méditatives silencieuses gratuites d’une dizaine de jours. À aucun moment je n’avais mentionné envisager ce genre d’expérience ; la graine avait continué à germer dans ma tête suite à la visite du monastère, mais je ne pensais pas me repencher dessus avant de voyager en Asie et voir si une occasion se présentait. Cette personne avait juste pensé que cela pourrait m’intéresser.

Puis la dernière personne à s’être arrêtée et avec qui j’ai atteint Taupo m’en a aussi reparlé, me disant que “je confirme, c’est ton signe, tu dois le faire. Je l’ai fait deux fois et ça m’a transformé.“

Ce soir-là, après avoir surpris ma Juju nationale, j’ai aussi échangé avec un canadien qui voyageait en bateau, et avec qui je parlai donc des départs pour la Polynésie, où j’envisageais très sérieusement de me rendre.
Ce que je ne savais pas c’est que, ce jour-là, tout mon futur proche s’est joué.

J’ai passé deux jours à Taupo à marcher en montagne et à me prélasser dans les eaux thermales aux côtés de mon amie, avant de rentrer à Whangarei.

Liberté
Liberté

Puis nous découvrîmes d’autres criques et plages paradisiaques à l’eau toujours plus belle, dont celle face à laquelle je me réveillai le jour de mon anniversaire.

Après un petit rituel au lever du soleil face à l’océan et une baignade inévitable, histoire de baptiser le début de cette dernière année dans la vingtaine, départ pour une autre crique paradisiaque. S’ensuit la visite du musée Hunderwasser, à Whangarei. Je n’en avais jamais entendu parler, mais c’est un endroit très intéressant qui nous rappelle le style de Gaudi, omniprésent à Barcelone.

Et cette journée parfaite se conclut en même temps que ce road-trip, dans notre nouvelle maison de rêve, à Whangarei Heads.

Cela fait désormais un mois et demi que nous nous réveillons tous les matins face à une mer surplombée d’un ciel multicolore, que je passe mes journées à créer face à cette vue, quand je ne promène pas Marley sur la plage paradisiaque d’à côté.

Cela a beau être l’automne ici, l’eau translucide façon Vaiana est bien plus chaude que toutes celles dans lesquelles nous nous sommes baigné·e·s jusqu’à présent. Marley est un caniche sénior un peu sourd et aveugle, qui sent bof la rose, mais qui ne me lâche pas et irradie joie et douceur en permanence (bon, sauf, quand il pleure derrière la porte parce que je m’enferme pour faire du yoga tranquille).

Autant te dire qu’évoluer dans un cadre pareil aide à rester centré·e dans l’instant présent et à manifester douceur et abondance.

Ah et je me suis rasé la tête, histoire de rendre à l’Univers les énergies d’un passé qui m’a permis d’arriver jusqu’ici, mais qui ne me sert plus, et de faire de la place pour tout ce qui m’attend.

Je me suis aussi mis au tatouage hand poke (donc, sans machine, directement avec une aiguille), et j’aime vraiment bien ça. Une voie probablement à creuser à l’avenir.

Balade sur la plage
Balade sur la plage

Au retour, j’ai jeté un œil aux centres Vipassana, et il s’avérait que la prochaine retraite pour laquelle des places restaient disponibles commençait le 31 juillet. Or notre prochain house-sitting se termine le 30 juillet. Autre petit signe, j’ai donc décidé de m’inscrire.

Puis, suite à mes échanges avec le canadien, j’ai dû me faire à l’idée que me rendre en Polynésie en bateau serait compliqué, à cause de la saison des tempêtes.
J’ai donc regardé les billets d’avion et, c’est officiel, le 19 août, je m’envole pour Tahiti !

C’est chouette, parce que j’ai hâte, mais en même temps, mon présent est vraiment cool, et tout ce qui m’attend jusque là promet de l’être aussi.

Ma seule conclusion c’est donc que, quand je me laisse porter, suis mon instinct et fais simplement confiance à l’Univers pour mettre sur ma route ce qui sera juste pour moi, tout coule.
D’ailleurs, Juliette est venue nous rendre visite le week-end dernier, juste avant de repartir pour la France, et nous en avons encore eu la preuve : les choses doivent être faciles. Quand cela ne fonctionne pas et qu’on continue de forcer, rien de productif n’en découle. Alors que quand on accepte simplement de se laisser guider par la vie et de faire ce qui nous emplit de joie, sans trop se faire surchauffer le cerveau, tout devient fluide, et les moments de pur bonheur peuvent se produire. Comme celui que nous avons partagé sur ma plage de Vaiana, avec Marley qui courait dans tous les sens.

Du coup, bah, merci la vie.

✧ Et merci pour ta lecture 

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